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La sortie amère de Medhi Benatia sur l’arbitrage et sur l’OM après l’Atalanta

Le choc entre l’Olympique de Marseille et l’Atalanta Bergame, mercredi soir, s’est soldé par une défaite cruelle pour les Phocéens (0-1). Au-delà du résultat, c’est surtout la manière qui a laissé des traces dans les esprits marseillais. Un penalty non sifflé pour une main d’Ederson à la 90ᵉ minute, suivi d’un but italien sur le contre, a provoqué la colère du directeur sportif Medhi Benatia. L’ancien international marocain s’est longuement exprimé après la rencontre, pointant du doigt l’arbitrage et regrettant aussi le manque de caractère de son équipe.

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    Un penalty oublié qui fait exploser la frustration marseillaise

    Mercredi soir au Vélodrome, l’OM pensait tenir un nul mérité face à une équipe d’Atalanta accrocheuse. Mais la fin de match a viré au cauchemar. À la 90ᵉ minute, une frappe de Pierre-Emerick Aubameyang a été stoppée dans la surface par le bras du milieu brésilien Ederson. Ni l’arbitre ni la VAR n’ont jugé utile d’intervenir. Sur le contre immédiat, Lazar Samardzic a crucifié les Marseillais, scellant un revers lourd de conséquences.

    Dans les travées du stade, Medhi Benatia ne décolérait pas. Sans hausser la voix, le directeur sportif a exprimé un sentiment de profonde injustice :

    « Pour ma part, oui. C'est difficile à accepter. Ils disent que c'est une position naturelle (le bras décollé d'Ederson) mais je ne trouve pas que ce soit naturel d'avoir le bras comme ça. On voit Auba (Aubameyang) en train d'armer pour frapper, donc le bras change carrément la trajectoire du ballon. Tout ce qu'ils nous disent en début d'année quand ils font les réunions... Pour moi, il y avait tout ce qui devait amener à siffler ce penalty. Derrière, on prend le but qui nous tue donc c'était forcément une grosse responsabilité », a-t-il répondu après la question selon laquelle s’il a « le sentiment d'avoir été un peu volé ».

    Un jugement clair et sans détour. L’ex-défenseur du Bayern Munich estime que son club a été lésé par une décision qui aurait pu tout changer.

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    "J’aurais au moins souhaité qu’il aille voir la vidéo" : la colère de Benatia contre les arbitres

    Si Benatia n’a pas crié au scandale, ses propos ont traduit une réelle exaspération face à ce qu’il considère comme une forme d’arrogance arbitrale.

    « J'aurais au moins souhaité qu'il aille voir (les images à la vidéo, Ndlr) parce que s'il y a doute, ça peut être penalty. Derrière il y a but, il reste deux minutes de jeu, la moindre des choses est d'aller contrôler, de se faire un avis un peu plus sûr et de prendre la responsabilité. Il n'y a même pas ça. Evidemment quand tu leur parles, c'est limite s'ils te regardent. Ça, c'est quelque chose qui me dérange encore plus que le penalty. Ils sont arrogants et ça, c'est dérangeant », ajoute l’ancien de la Juventus.

    L’ancien international marocain regrette un manque de communication et de respect. Selon lui, les officiels ne prennent pas suffisamment en compte le dialogue avec les clubs.

    « On avait aussi envie de parler de football. Malheureusement, on ne va pas pouvoir changer les erreurs d'arbitrage. On n'est pas les seuls à s'en plaindre, ni en championnat, ni en Ligue des champions, ça va continuer mais il ne faut pas regarder ça », a-t-il poursuivi, furieux.

    Benatia ne se limite donc pas à un simple coup de colère ponctuel. Il évoque un problème plus large, une forme de déséquilibre qui touche selon lui l’ensemble des clubs européens, pas seulement l’OM.

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    Un OM trop timide selon Benatia : "On est capables de faire beaucoup mieux"

    S’il a dénoncé une décision arbitrale injuste, Medhi Benatia n’a pas éludé les manquements de son équipe. Le directeur sportif a reconnu que l’OM avait livré une prestation insuffisante, surtout dans le premier acte.

    « Moi, je regarde surtout la prestation. En première mi-temps, on est capable de faire beaucoup mieux, surtout les 20 premières minutes. Ce sont des choses qui doivent nous servir. On doit continuer à travailler, à s'améliorer là-dessus », indique Benatia.

    Le dirigeant marseillais pointe notamment un manque de personnalité sur le terrain : « Quand on commence à jouer avec le frein à main et de la retenue, on n'est pas cette équipe capable d'enflammer les matchs. Il faut vite se concentrer sur ce qui arrive, Brest, un match difficile, qu'il faut absolument gagner avant la trêve. (...) Il faut vite repartir même si c'est dur dans les têtes quand tu fais des efforts comme ça et qu'à l’arrivée, tu perds sur ce genre de décisions. Il faut regarder devant, rien n'est fini ».

    Ses mots sonnent comme un rappel à l’ordre. Benatia ne veut pas que ses joueurs se réfugient derrière les polémiques. L’objectif reste de redresser la barre avant la trêve, dans un contexte mental compliqué.

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    "À Madrid, c’est très sévère… aujourd’hui, c’est un vol" : un sentiment d’injustice récurrent

    Medhi Benatia a aussi évoqué un malaise plus profond lié à la répétition de décisions litigieuses en Ligue des champions. Déjà face au Real Madrid (défaite 2-1), l’OM avait concédé un penalty jugé très sévère. Cette fois, c’est l’absence de sanction sur Ederson qui fait grincer des dents.

    « Si on parle des arbitres et des situations, on peut se dire qu'à Madrid, c'est très sévère et aujourd'hui, c'est un vol. Mais je préfère toujours me concentrer sur ce qu'on peut changer », a-t-il pesté.

    Malgré la colère, le directeur sportif refuse de s’enfermer dans la victimisation : « J'ai envie de m'appuyer sur ce qu'on a montré après les 25 premières minutes à Madrid où on a aussi manqué de beaucoup de personnalité. A Madrid, on n'a pas été à notre niveau et aujourd'hui pareil. Et c'est un peu ce qui est gênant parce qu'on a la capacité pour faire beaucoup plus. Les joueurs qui ont joué ce soir sont forts et ont largement de quoi aller regarder dans les yeux leurs adversaires ».

    Ses propos traduisent à la fois la frustration d’un dirigeant blessé par l’injustice et la lucidité d’un ancien joueur conscient que l’exigence doit venir avant tout de l’intérieur du vestiaire.