Stephane Darbion Troyes Lorient Ligue 1 25052017Gettyimages

Quelles sont les chances pour Strasbourg, Amiens et Troyes de se maintenir en Ligue 1 ?

Strasbourg, Amiens et Troyes vivront la saison prochaine dans la peau des promus. Passée la joie de la montée, les trois clubs devront rapidement prendre leurs marques dans un championnat plus exigeant encore que la Ligue 2. Ils devront se montrer solides tant le parcours des nouveaux arrivants en L1 est loin d’être un long fleuve tranquille. S’ils connaissent déjà l’ampleur de la tâche qui les attend, voici quelques chiffres pour y voir plus clair quant à leurs chances de se maintenir dans l’élite.

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Pour décrypter l’avenir en Ligue 1 de ces trois clubs, Goal s’est basé sur les classements finaux des dix dernières saisons (Ligue 2 et Ligue 1), sur la hiérarchie dans l’Elite à leur terme, ainsi que sur leur position au classement la saison suivante, qu’ils se soient maintenus ou non.

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L’ascenseur, le scenario le plus fréquent

Les promus sont historiquement les premiers concernés par la course au maintien. Lors des dix dernières saisons disputées en France, neuf fois au moins un des trois clubs est aussitôt redescendu en Ligue 2. Ce fût notamment le cas en 2010-2011. Arles-Avignon avait alors été le seul nouvel arrivant à faire le chemin inverse à l’issue de l’exercice en se classant à la 20e et dernière place. Caen et Brest avaient prolongé l’aventure en parvenant à se maintenir au détriment de Monaco et Lens, venus eux grossir les rangs de la Ligue 2. Plus délicat encore, dans 40% des saisons, deux promus sont concernés pas la descente et font l’ascenseur après une seule année passée à croiser le fer avec les grosses cylindrées du championnat de France.

Redescendre à peine un an après l’accession en L1 ne garantit pourtant pas une saison suivante galère. Sur les 13 équipes concernées, aucune n’a été reléguée en National après avoir retrouvé la L2. Le classement moyen se situe dans le ventre mou, autour de la 8e place de Ligue 2. En 2008-2009, Strasbourg et Metz manquent de peu une nouvelle montée en terminant 4e et 5e. Remonter l’année suivant une relégation est une performance rare. Elle a été réalisée uniquement par Metz (2016) et Troyes (2017), soit seulement deux clubs sur treize. Losqu'ils parviennent à rester en Ligue 1, leur classement moyen se situe aux alentours de la 12e place.

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La saison 2013-2014, l’unique exception

Seule la saison 2013-2014 vient contredire cette fatalité. Racheté en décembre 2011 par Dmitri Rybolovlev, l’AS Monaco fait son retour dans l'élite en 2012-2013. L’ASM est un accédant particulier puisqu’il truste depuis le haut du classement en Ligue 1 et termine dauphin du PSG en 2013. Logique au vu de ses nouveaux moyens. Mais même sans ce statut, Guingamp et Nantes s’accrochent et finissent respectivement aux 16e et 13e places. Suffisant pour reconduire leur bail en L1 au moins une saison supplémentaire et déjouer tous les pronostics.

Pourquoi se maintenir est si compliqué ?

Conserver sa place durement acquise n’est pas donné à toutes les équipes. Plusieurs paramètres entrent en compte pour expliquer les difficultés de se maintenir. La différence de niveau et la concurrence plus rude, d’abord, expliquent que les équipes peinent à s'extraire rapidement de la zone de relégation. Mais pas seulement. La plupart préparent leur arrivée en L1 en recrutant des joueurs expérimentés qui connaissent bien le football de haut niveau. Et il s’avère que cette stratégie n’est pas souvent payante. Ou du moins, elle a révélé une grande quantité de flops.

En 2010, Arles-Avignon mise sur les anciens pour se faire sa place. Il accueille cinq joueurs parmi lesquels Francisco Pavon, Angelos Basinas ou Angelos Charisteas. Même choix du côté du Gazélec Ajaccio avec l’arrivée d’Issar Dia en provenance du Qatar. Manque d'implication ou réelles erreurs de casting, il est difficile de trancher. Toujours est-il que les deux clubs sont relégués l’année suivante. Cette politique est aussi une manière de compenser la perte d’éléments clés de leurs effectifs qui se sont révélés en Ligue 2. Le FC Metz l’a appris à ses dépens lors de sa promotion en 2014. Le club perd alors Diafra Sakho, auteur de 20 buts en L2 et grand artisan de la montée. Privé de son buteur en Ligue 1, le FC Metz redescend aussi vite en L2 la saison suivante avec la deuxième plus mauvaise attaque.

Des exemples que tenteront d’éviter Strasbourg, Amiens et Troyes. Ces derniers ont encore quelques semaines pour peaufiner les derniers détails et tenter de faire mentir les cruelles statistiques. 

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