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L’équipe de France manque-t-elle de titulaires ?

À moins d’un an de l’Euro désormais, l’équipe de France n’est pas vraiment rassurante, même s’il est « toujours compliqué en football de présager de ce qui se passera un an plus tard », comme l’a ainsi justement rappelé Zinédine Zidane sur les ondes de RTL. Pourtant, Didier Deschamps semble aujourd’hui confronté à une problématique mise en lumière par les absences de Paul Pogba, de Karim Benzema ou de Patrice Evra lors du dernier match au Stade de France face à la Belgique. Le collectif bleu, dans sa globalité, semble manquer de joueurs titulaires en club et qui paraissent donc souvent en manque de repères sur le terrain. Curieusement, ce déficit intervient dans un secteur du jeu cher au sélectionneur qui sait où se gagnent les matches de très haut niveau : dans le cœur du jeu, dont la ligne de flottaison dépend en grande partie de l’axe central de la défense. Face à la Belgique, numéro 2 du classement Fifa, la composition a en ce sens montré les limites d’un trio qui supposément pourrait être celui de l’équipe de France lors de l’Euro.

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Yohan Cabaye, le gros point d’interrogation

Depuis plusieurs années maintenant, Yohan Cabaye occupe le poste de pointe basse dans un triangle à la base de la renaissance de l’équipe de France. Titulaire en puissance à Newcastle, l’ancien lillois s’impose même comme un des meilleurs relayeurs d’Angleterre et est replacé devant la défense en Bleu, où sa technique, sa relance impeccable et sa capacité à alterner jeu court et long trouvent leur point d’orgue lors du match retour face à l’Ukraine, qualificatif pour le voyage au Brésil (3-0). Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le natif de Tourcoing perd son temps de jeu à Paris et ne brille plus sous le maillot national à un poste qui n’est pas le sien. S’il garde aujourd’hui du crédit aux yeux du sélectionneur, Yohan Cabaye voit la concurrence croître avec Morgan Schneiderlin, Geoffrey Kondogbia ou Maxime Gonalons qui revendiquent bien plus de temps de jeu en club que lui. Pire, dans une liste élargie avec les joueurs qui potentiellement pourraient occuper le poste, le Parisien arrive sur ce point largement dernier.

En règle générale, la situation de Yohan Cabaye, celle d’un remplaçant en club titulaire en sélection, est rare. En Équipe de France, elle l’est un peu moins. Sur la base de la dernière Coupe du monde, et par rapport à ses concurrents directs pour l’Euro, la sélection de Didier Deschamps est celle qui compte dans ses rangs le plus d’habitués du banc de touche.

La défense au cœur des interrogations

Le cas Cabaye n’est pas plus préoccupant que ça, dans la mesure où plusieurs joueurs (cités ci-dessus) ont les moyens de vite remplacer l’ancien lillois, si d’aventure son temps de jeu en club ne subissait pas une nette augmentation. Ce qui l’est plus, en revanche, ce sont bien les deux autres sommets du triangle défensif des Bleus, à savoir les deux défenseurs centraux. Parmi ceux fréquemment utilisés, seul Laurent Koscielny peut se targuer d’un statut de titulaire avec Arsenal. Mamadou Sakho, Raphaël Varane, Eliaquim Mangala ou Kurt Zouma ne peuvent pas en dire autant. Le joueur de Liverpool, qui sera titulaire ce samedi soir face à l’Albanie, jouit pourtant d’un statut particulier, construit lors du match retour face à l’Ukraine et symbole de la reconstruction française. Le Madrilène, lui, a vécu une saison compliquée où son impressionnant niveau de jeu a semblé s’estomper au fur et à mesure des minutes écoulées avec une chasuble sur le dos. Quant aux deux autres, leurs performances et leurs temps de jeu ne justifient en rien le maillot bleu. La charnière de Deschamps, Varane-Sakho, utilisée comme base lors de la dernière Coupe du monde, ne donne donc aucune assurance alors que s’approche à grands pas l’ultime saison avant la compétition.

L’axe central de la défense et le triangle défensif sont donc les chantiers majeurs du sélectionneur qui a semble-t-il les outils pour établir un plan B qui tarde à venir. Sur les trois derniers matches disputés à domicile, l’équipe de France a encaissé 7 buts et s’est montrée excessivement fébrile dans les phases sans ballon ainsi que dans l’impact physique. Là encore, face à cette pénurie de temps de jeu, Didier Deschamps a des cartes qu’il n’utilise pas vraiment. En dépit de leurs récentes convocations, ni Jérémy Mathieu, champion d’Europe et champion d’Espagne avec le Barça, ni Loïc Perrin, qui se trouve être pour beaucoup le meilleur défenseur central français de Ligue 1, n’ont une chance de prouver qu’ils peuvent instaurer une concurrence méritée en Bleu. Ce samedi, face à l’Albanie, la défense ne devrait pas trop être exposée, de sorte que les carences resteront sans doute à l’abri. Avant le mois de septembre prochain (déplacement au Portugal et réception de la Serbie), et a fortiori avant 2016, l’équipe de France devra faire preuve d’une toute autre solidité. 

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