Gareth Bale Real MadridGetty Images

Gareth Bale a-t-il définitivement usé son crédit au Real Madrid ?

Avec l'ascension de Lucas Vazquez et de Marco Asensio, le retour en forme d'Isco, pour qui rater une passe constitue un événement, les rumeurs concernant l'arrivée possible, voire probable de Mohamed Salah et surtout des performances indigentes, Gareth Bale est-il en train de quitter le navire galactique par la trappe d'évacuation de secours après en avoir été l'un des grands ambassadeurs en tant qu'ancien joueur le plus cher du monde ?

Une Bale dans le pied

La question mérite d'être posée, surtout après sa prestation face à la Juventus en quarts de finale retour. Aligné avec Cristiano Ronaldo sur le front offensif, Bale a traversé la rencontre comme un fantôme avant d'être remplacé par Zinedine Zidane à la pause après 45 minutes transparentes. Zidane a par la suite pris la défense du Gallois, un reflèxe attendu de la part du coach français dont les méthodes de management et de solidarité envers ses joueurs sont notoires. "Bale et Benzema estiment qu’ils ne sont pas en danger pour la saison prochaine. Je ne les vois pas tristes. Ils s’entrainent bien. Bien sûr, les deux souhaiteraient marquer plus de buts, mais ils travaillent bien. C’est une mauvaise phase qui va passer. J’ai beaucoup de très bons joueurs dans cette équipe, c’est très appréciable", a d'ailleurs estimé Zidane en conférence de presse au sujet du joueur aux 21 rencontres en championnat, pour 11 buts et 4 passes décisives.

Mais le constat reste clair. "Constat", car la performance de Bale et sa dégringolade de titulaire indiscutable et resplendissant au sein de la BBC à remplaçant fréquentant assidûment les bancs de l'infirmerie évoque forcément un accident de la route. Un accrochage à grande vitesse. Le joueur considéré comme l'homme des finales, qui avait marqué ou fourni une passe décisive 6 fois en 7 finales disputées avec le Real Madrid n'est plus considéré comme l'homme providentiel par son coach alors que selon plusieurs rumeurs et autant de sources, il est perçu comme monnaie d'échange par ses dirigeants.

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Bale au prisonnier (du banc)

Bale s'est-il tiré une balle dans le pied avec cette dernière sortie turinoise où il était attendu au tournant ? En tout cas, il a été très mal négocié et on a l'impression de plus en plus prégnante que le Gallois effiloche son crédit au Real encore plus vite qu'il n'avait doublé Marc Bartra en finale de Coupe du Roi 2014. Il était considéré comme le concurrent à Neymar à son arrivée au Real, le porteur du legs de Ronaldo, comme Neymar allait être chargé de celui de Messi, mais la suite de son parcours tient plus du dangereux torrent semé d'embûches que du long fleuve tranquille. Ou alors, un long fleuve vaseux et traître, prompt à vous engloutir au moindre faux pas.

L'avènement de Lucas Vazquez comme remplaçant providentiel de en plus en plus souvent titulaire n'arrange pas les affaires de Bale. Le jeune espagnol, décisif face à la Juventus et qui est le deuxième joueur le plus impliqué dans les buts inscrits par le Real cette saison, derrière l'intouchable et décidément increvable Cristiano Ronaldo, apporte une alternative et un profil crédibles en tant que joueur de couloir ne rechignant pas aux tâches défensives et s'avérant beaucoup plus fiable que Bale au niveau des blessures. Le mercato risque d'être encore plus problématique pour le Gallois, qui pourrait se retrouver face à une concurrence dotée d'un statut voire d'une étiquette de joueur très onéreux à faire fructifier et à justifier en termes de temps de jeu. Une étiquette que Bale portait, lorsqu'il avait été recruté pour 101 millions d'euros en provenance de Tottenham à l'été 2013, détrônant un certain Cristiano Ronaldo au trophée de joueur le plus cher du monde. Il y a de cela une éternité.

L' "Express Gallois" a encore le temps d'arriver à l'heure au rendez-vous des ambitions. Il reste quelques matches dont une double-confrontation dantesque face au Bayern Munich en demi-finales de Ligue des champions cette saison pour briller, faire vriller des défenses de l'extérieur du pied, détraquer ses détracteurs et retourner la situation en sa faveur. Car Marc Bartra peut en témoigner : avec Bale, ça peut aller très, très vite.

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