Jordan Pickford Sunderland Premier LeagueGetty Images

Coupe du Monde - Jordan Pickford, le rêve éveillé du gamin du Tyne and Wear

David James, Joe Hart, Robert Green... Tant de gardiens anglais qui ont déçu dans les grandes compétitions ces dernières années pour l'Angleterre. De manière générale, depuis 28 ans et leur demi-finale en Coupe du Monde, les Three Lions semblaient maudits avec leur équipe nationale, que ce soit leurs parcours, leurs séances de tirs au but mais aussi leurs portiers. Cette édition 2018 déroge bien à la règle avec la présence des hommes de Gareth Southgate dans le dernier carré, où le gardien est bien un élément essentiel de cette épopée. Du haut de ses 24 ans, Jordan Pickford peut admirer le chemin parcouru jusque-là, de la révélation à Sunderland à saison délicate à Everton avant de se révéler aux yeux du monde entier lors de ce tournoi.

Six prêts enchaînés avant de confirmer

Né à Washington, dans le comté du Tyne and Wear au Nord-Est de l'Angleterre, le gardien d'1m85 est issu d'un milieu modeste. Après une éducation dans une école catholique, il se fait repérer à l'âge de 15 ans par l'un des deux clubs phares de la région : Sunderland, dont la rivalité avec Newcastle est historique. Comme il est de tradition avec les jeunes joueurs anglais, Pickford va enchaîner les prêts dans un temps record : six en l'espace de quatre ans, pour des clubs de division modeste. Darlington, Alfreton Town, Burton Albion, Carlisle United, Bradford City et enfin Preston North End, en 2015-2016. Revenu plus mature et aguerri, les Black Cats le considèrent comme apte à évoluer en Premier League. Malgré la relégation en Championship à l'issue de la saison, le portier déjà international chez les Espoirs Anglais s'est fait un nom. Everton n'hésite pas à dépenser 30 millions d'euros sur lui lors du mercato estival, en faisant confiance à celui que l'on présente comme le futur grand gardien de la sélection.

Jordan Pickford Sunderland Premier LeagueGetty Images

À ce tournant, Jordan Pickford a failli rater le virage. Sa saison avec les Toffees n'était pas des plus convaincantes malgré un statut de titulaire indiscutable. 58 buts en tout encaissés en 38 apparitions en PL, même si le contexte global d'Everton était particulier, avec un début d'exercice raté et un changement d'entraîneur en novembre. Paradoxalement, c'est en sélection qu'il va acquérir de nouvelles certitudes grâce à un entraîneur qu'il a bien connu dans les sélections de jeunes : Gareth Southgate. Arrivé en pompier de service en septembre 2016 pour remplacer ... Sam Allardyce, l'ancien défenseur réussit à installer un style de jeu mais aussi ses titulaires. Il n'hésite pas à l'aube de la Coupe du Monde à laisser Joe Hart à la maison pour permettre l'éclosion de Pickford. 

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Gareth Southgate, un sélectionneur qui vous veut du bien

Cette confiance donnée a été bien rendue depuis. Face à la Colombie lors de la séance des tirs au but puis contre la Suède en quart, Pickford a multiplié les arrêts miracles afin de sauver les siens. En conférence de presse, le gardien de 24 ans était élogieux envers son sélectionneur, reconnaissant envers ce poste de titulaire assumé en Coupe du Monde. "Gareth Southgate montre sa capacité à nous gérer, à diriger un groupe, lui et tout l'encadrement. Au cours des deux dernières années, on a travaillé très, très dur. Maintenant, on voit le résultat sur le terrain"

Alors que le tableau s'est grandement ouvert suite aux défections de l'Espagne, de l'Allemagne, du Brésil, du Portugal et de l'Argentine, Pickford pourrait bien redonner une finale aux siens, 52 ans après celle disputée à Wembley par les frères Charlton et Hurst, sous les yeux de la reine. Preuve de sa nouvelle notoriété, ses anciens tweets remontent à la surface, où il vente notamment les mérites d'un certain fast-food ou de ses mésaventures dans le métro. Une autre vidéo tourne activement, celle où son père fête avec une bière à proximité le succès des Three Lions contre la Colombie aux tirs au but. Quoiqu'il arrive, Jordan Pickford n'oublie pas d'où il vient et c'est bien là l'essentiel.
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